En ce 8 mars 2011, journée internationale de la femme, je rentre tout juste de Fara où j’ai rendu visite aux 6 centres d’alphabétisation en fulfulde. Ces centres ont été ouverts en décembre 2010 avec la collaboration de l’Union départementales des éleveurs de Fara. Je voudrais aujourd’hui, tout simplement, rendre hommage à ces femmes qui ont participé à ces stages d’alphabétisation initiale.
Quand en octobre 2010, j’ai rendu visite aux responsables de l’Union départementales des éleveurs de Fara, je me suis retrouvé devant une dizaine d’hommes (aucune femme n’étaient présentes) qui m’ont demandé si je pouvais les aider à ouvrir 6 centres d’alphabétisation dans leur langue, le fulfulde.
Nous avons échangé assez longuement pour faire connaissance. A la fin de la rencontre, j’ai dit : « Je suis près à vous appuyer, à former le personnel nécessaire, pourvu qu’il y ait une forte mobilisation des femmes ». Ils m’ont affirmé que les femmes seront nombreuses à s’inscrire.
Et en effet, à l’ouverture des centres (en décembre), sur les 163 inscrits, il y avait 117 femmes ! Au moment de l’évaluation (début mars), 106 femmes étaient présentes. Quelques unes étant malades ou en voyage.
J’ai visité les 6 centres, partout j’ai été impressionné par la soif d’apprendre de ces femmes, et par leur courage et leur détermination. Nombreuses sont celles qui participent au cours avec un bébé sur les bras qu’il faut allaiter régulièrement si l’on ne veut pas qu’il se mette à pleurer avec force.
En ce mois de mars, l’évaluation des centres venait de s’achever. Je venais féliciter les stagiaires qui en moins de 3 mois, avaient appris les rudiments de la lecture, de l’écriture et du calcul. Et surtout, je venais avec des livres de contes en fulfulde pour les encourager à lire au moins quelques minutes, chaque jour, jusqu’à l’ouverture du prochain stage qui aura pour but de renforcer les acquis de cette année, pour une véritable maîtrise de la lecture et de l’écriture.
Ces quelques photos expriment bien, me semble-t-il, l’intérêt de ces femmes pour cette formation, les efforts accomplis (notamment par celles qui ont un bébé sur les genoux) et leur joie de pouvoir commencer à lire, même si elles sont encore loin de le faire avec aisance !
En terminant, je me demande s’il ne serait pas préférable de retrouver le nom d’origine (?) de cette journée : « Journée internationale des droits de la femme », notamment au Burkina Faso où beaucoup de femmes rurales attendent encore l’opportunité d’apprendre à lire et à écrire.
Koudougou, le 8 mars 2011 Maurice Oudet Président du SEDELAN |