Perles d'Afrique

Perles d'Afrique

à tous ceux et celles qui partent, à tous ceux et celles qui restent

Départ …

 

Comme une coque de noix vide après la visite d’un enfant

Un instant magique dont seul persiste le souvenir

Une onde à la surface d’un étang frôlé par une libellule

Quelque chose de doux n’est plus. La vie s’absente.

 

Impossible au vent de retenir la musique

Ni à l’air de s’emplir du parfum de la rose

Musique et rose sont de passage

Instants furtifs qui laissent songeur, voir abattu

 

Le souffle continue cependant à drainer fraicheur et chaleur

Quand bien même le sens n’y serait plus, l’habitude !

Mouvement de poitrine, mouvement de cœur

Survivre tant que l’espoir guide la raison

 

Larmes sèches que l’œil jaloux avale

Aucune graine ne germera de cette séparation

L’eau se fait rare en aval d’un barrage

Et le désert cache ses perles profondément

 

Se résigner, tu n’es plus là

Toi le parent d’une autre famille

Toi l’ami, le réservoir de tendresse non dites

Toi la présence devenue indispensable au destin

 

Comme une coque de noix se balançant sur les flots

Emportée par le courant, par les courants

De pensées, des courants d’air

Des couloirs de séparation, de ségrégation

 

Quand la vie se vide

Que la mémoire souffre de la perte de présence

Moment de douleur assoiffée d’un mot, d’un sourire

Image qui s’éloigne et s’efface, mort à soi même

 

Reviendras-tu ? Chaque séparation abime un nom

Perte de mémoire, mémoire non partagée

Abime qui s’étend sous les maux muets murmurant

De leur peine les moments mourants du non soi

 

Et du moi tout ce qui se rattache à toi

Oublié sur un autre chemin déjà loin parcouru seul

L’un l’autre cherchant des images de l’ami

Rester au pays. Rester sans vie.

 

  

Comme une coque de noix qui chavire

Un  vent trop fort l’emporte dans un tourbillon de nuit

Rejetant l’absence, engloutie dans la présence

Ombre portée sur le passé

 

L’enfant patauge, heureux du fracas des eaux

Maitre de l’instant, maitre du tourment

Il te rappelle ta toute puissance

Née d’un sentiment si fort qu’il absorbait tout

 

Un départ qui ramène la faiblesse

Porteuse de l’oublie que tu redoutes tant

Coque de noix vide de sa substance

Tu ères en attente du retour dans cet ailleurs

 

Car le monde change et bouge dans le néant

La vie se transforme et toi aussi

La  masse qui pèse sur toi aujourd’hui

Pliera tes épaules pour recevoir de nouveau.

 

Le dos droit tu reprendras la place

Que l’absence a creusée pour y semer

Si rien ne redevient, tout s’écrit à nouveau

Tout  s’écrit de nouveaux mots.

 

Laurence 20/4/2013

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



21/04/2013
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