à tous ceux et celles qui partent, à tous ceux et celles qui restent
Départ …
Comme une coque de noix vide après la visite d’un enfant
Un instant magique dont seul persiste le souvenir
Une onde à la surface d’un étang frôlé par une libellule
Quelque chose de doux n’est plus. La vie s’absente.
Impossible au vent de retenir la musique
Ni à l’air de s’emplir du parfum de la rose
Musique et rose sont de passage
Instants furtifs qui laissent songeur, voir abattu
Le souffle continue cependant à drainer fraicheur et chaleur
Quand bien même le sens n’y serait plus, l’habitude !
Mouvement de poitrine, mouvement de cœur
Survivre tant que l’espoir guide la raison
Larmes sèches que l’œil jaloux avale
Aucune graine ne germera de cette séparation
L’eau se fait rare en aval d’un barrage
Et le désert cache ses perles profondément
Se résigner, tu n’es plus là
Toi le parent d’une autre famille
Toi l’ami, le réservoir de tendresse non dites
Toi la présence devenue indispensable au destin
Comme une coque de noix se balançant sur les flots
Emportée par le courant, par les courants
De pensées, des courants d’air
Des couloirs de séparation, de ségrégation
Quand la vie se vide
Que la mémoire souffre de la perte de présence
Moment de douleur assoiffée d’un mot, d’un sourire
Image qui s’éloigne et s’efface, mort à soi même
Reviendras-tu ? Chaque séparation abime un nom
Perte de mémoire, mémoire non partagée
Abime qui s’étend sous les maux muets murmurant
De leur peine les moments mourants du non soi
Et du moi tout ce qui se rattache à toi
Oublié sur un autre chemin déjà loin parcouru seul
L’un l’autre cherchant des images de l’ami
Rester au pays. Rester sans vie.
Comme une coque de noix qui chavire
Un vent trop fort l’emporte dans un tourbillon de nuit
Rejetant l’absence, engloutie dans la présence
Ombre portée sur le passé
L’enfant patauge, heureux du fracas des eaux
Maitre de l’instant, maitre du tourment
Il te rappelle ta toute puissance
Née d’un sentiment si fort qu’il absorbait tout
Un départ qui ramène la faiblesse
Porteuse de l’oublie que tu redoutes tant
Coque de noix vide de sa substance
Tu ères en attente du retour dans cet ailleurs
Car le monde change et bouge dans le néant
La vie se transforme et toi aussi
La masse qui pèse sur toi aujourd’hui
Pliera tes épaules pour recevoir de nouveau.
Le dos droit tu reprendras la place
Que l’absence a creusée pour y semer
Si rien ne redevient, tout s’écrit à nouveau
Tout s’écrit de nouveaux mots.
Laurence 20/4/2013
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