Du Panthéon au Dieu Unique, été 2010, découvertes
Du Panthéon au Dieu Unique
Cherchell, Césarée de Maurétanie, vendredi de Ramadan, nous déambulons entre les ruines de la capitale romaine d’Afrique du Nord. Quelques vestiges prestigieux enfouis dans la ville. La cité s’allonge le long de la méditerranée. Pierres encore dressées qui défient le temps, le vent, les tremblements de terre et l’insouciance des habitants d’aujourd’hui.
Deux enfants jettent une bouteille en plastique à travers les grilles qui protègent ce qui peut l’être encore d’un passé Glorieux. Geste naturel, geste provocateur, geste d’adresse pour atteindre je ne sais quelle cible importante et trouver une autre gloire : celle qui nait dans les yeux admirateurs d’un copain de la rue.
Le Temple polythéiste Romain se prépare à accueillir la foule des croyants en un Dieu unique en ce mois sacré de Ramadan. Les nattes couvrent la cours. Les robes blanches et les tapis sur les épaules vont bientôt converger, dans la joie, vers la prière du milieu du jour.
Traversant les ruelles de la ville, nous nous enivrons des parfums des sucreries convoitées par des milliers d’abeilles à la recherche du miel qui leur fut dérobé ; nous devinons les saveurs qui combleront les estomacs affamés par un jeûne long à n’en pas finir ! Huit heure du soir appellera le soleil à s’entendre avec la lune pour laisser aux fidèles musulmans le temps d’un verre d’eau et de quelques dates avant d’aller prier.
Les esprits sont gais dans cette ville-cité, et chacun essaie de nous accueillir avec un mot d’encouragement, de bienvenu, de communion. Rues comme réservées aux hommes que quatre femmes déchiffrent à la lumière de la rencontre de l’autre différent et si semblable. Les langues déliées se croisent en mots arabes et français : invitation au partage interculturel, au partage cultuel…un seul Dieu nous rassemble, le Dieu Unique.
Les pierres millénaires sur lesquelles est sise la cité rappellent que nous venons tous d’une histoire que Dieu seul connait et avec laquelle il nous façonne dans une commune humanité.
L’encens, le sucre, les épices, les fours gorgés de pains aux formes artistiques, les légumes gonflés de soleil et grossis de couleurs estivales, sont autant de signes des largesses de Celui qui ne nous demande qu’une seule chose : nous aimer et nous respecter les uns les autres, en route vers Lui.
Une belle balade intercommunautaire que nous voulions partager avec vous, oubliant les mosaïques à l’agonie, la tortue solitaire, les vagues et le vents qui charrient d’étranges objets dans une mer saturée de sel…et les raquettes qui se brisent sous la force cumulée du vent et de la fougue d’une sœur de Notre Dame d’Afrique… !
13 aout 2010, laurence
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