femmes des tranchées...
Femmes des tranchées, labourées dans leur sillon
Jeunes filles rêveuses, aventurières d’une saison
Elles ont quitté leurs parents et leurs maisons
Quêtant le bonheur à l’horizon
Femmes des tranchées, labourées dans leur sillon
Mais leur vie sur la route n’est pas un poème
Très tôt rattrapée par des passeurs sans scrupule
Désirées par des voyageurs à la dérive
Agressées par des hommes en manque de sensation
Objet balloté par les secousses des camions
Objet convoité par une tribu de regards perdus
L’aventure s’arrête bien vite et commence l’enfer
Se protégé et se donner ?
Se garder et se perdre ?
S’abandonner pour continuer ?
Se risquer sans pouvoir retourner ?
Femmes des tranchées, labourées dans leur sillon
Traquées dans leur conscience
Réveillées de leur insouciance
Perdant brusquement leur innocence
La peur au ventre, elles avancent.
Route des cauchemars à faire dans des bras inconnus
Route nostalgique d’une fleur perdue
Chemin de dune et ventre qui s’arrondit
Chemin de pierre ou l’avenir se pourrit
Femmes des tranchées, labourées dans leur sillon
Illusion d’une fête et d’une vie facile
La raison l’emporte mais trop tard
Il faut subir
La tranchée tracée sur le champ de bataille
Celle qu’elle livre désormais seule
Avec ce petit cœur qui bat en elle.
Fin d’un espoir et d’un voyage
Deux pour un même mirage.
Femmes des tranchées, labourées dans leur sillon
Que laisseront-elles de leur histoire
A ces enfants du désespoir
Aimés pourtant comme seule victoire
Unique fruit d’un voyage qui s’achève
Et d’une vie qui pourrait perdre sens
Si ce n’était le sourire d’une nouvelle naissance
A vous femmes migrantes, à vous leurs enfants, qui transitez dans les maternités, quelque fois rejetées, souvent accompagnées ; Témoignez de vos souffrances et dénoncez l’impunité des hommes qui violent et abandonnent leurs enfants !
16 aout 2010 Laurence, Alger
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