Perles d'Afrique

Perles d'Afrique

" I have a dream"...elles ont fait un rêve

 

Plagia du discours de Martin Luther King

« I have a dream…. » they have a dream…elles ont fait un rêve

Cinquante ans ont passé et les peuples africains ne sont pas encore libres. Cinquante ans ont passé et l’existence de la femme de ce continent est toujours tristement entravée par les liens de la ségrégation, les chaînes de la discrimination ; cinquante ans ont passé et la femme africaine vit encore avec ses fils et ses filles sur l’île solitaire de la pauvreté, dans un vaste océan de prospérité matérielle ; cinquante ans ont passé et la femme languit toujours dans les marches de la société mondialiste et se trouve en exil sur son propre continent.

C’est pourquoi nous sommes accourus aujourd’hui en ce lieu pour rendre manifeste cette honteuse situation. En ce sens, nous sommes montés au créneau du témoignage pour toucher un chèque. En traçant les mots magnifiques qui forment la chartre des droits de la personne humaine et des déclarations d’indépendance de nos pays, les architectes de ce nouveau monde signaient une promesse dont héritaient chaque citoyen du monde, et de l’Afrique. Aux termes de cet engagement, tous les hommes, les femmes aussi, oui les femmes, aussi bien que les hommes, se verraient garantir leurs droits inaliénables à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur.

Nous ne pourrons jamais être satisfaites tant que nos enfants seront dépouillés de leur identité et privés de leur dignité par des lois qui indiquent : "vous n’avez pas le droit de migrer chez nous." Nous ne pourrons être satisfaites tant qu’une femme du Cameroun ne pourra pas voyager sans être violée et qu'une femme du Congo croira qu'il n’y a pas d’autre moyen pour continuer le chemin que de se donner à un inconnu. Non, nous ne sommes pas satisfaites, et nous ne serons pas satisfaites tant que le droit ne jaillira pas comme les eaux et la justice comme un torrent intarissable.

Je n'ignore pas que certaines d'entre vous ont été conduites ici par un excès d'épreuves et de tribulations. D'aucunes sortent à peine de l'étroite cellule d'une prison familiale. D'autres viennent de régions où leur quête de liberté leur a valu d'être battus par les tempêtes de la persécution, secouées par les vents de la brutalité des soldats de nos armées. Vous êtes les pionnières de la souffrance créatrice. Poursuivez votre tache, convaincus que cette souffrance imméritée vous sera rédemption.

Retournez en Cotes d’Ivoire; retournez en RDC; retournez au Sénégal; retournez au Liberia; retournez au Nigéria, retournez à vos bidonvilles et à vos villages du sud, en sachant que, d'une façon ou d'une autre cette situation peut changer et changera. Ne nous vautrons pas dans les vallées du désespoir.

Je vous le dis ici et maintenant, mes amies : même si nous devons affronter des difficultés aujourd'hui et demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve humain. Je rêve que, un jour, notre monde se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : "Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes et toutes les femmes sont créés égaux."

Je rêve que, un jour, sur les vertes collines du Rwanda, les filles des tribus Hutus  et les filles des tribus Tutsis pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve que, un jour, le Congo démocratique lui-même, tout brûlant des feux de l'injustice, tout brûlant des feux de l'oppression, se transformera en oasis de liberté et de justice.
Je rêve que vos enfants nés sur les routes de l’espérance, de père inconnu, vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la douleur que leur mère a vécu mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd'hui un rêve !

Je rêve que, un jour, au nord de notre continent où le racisme est présent, où les gouvernements s’ajustent sur les lois pernicieuses des Etats Occidentaux, a la bouche pleine des mots "migration choisie" et "refoulement", un jour, justement dans les pays du nord, les petits garçons et petites filles des femmes parties pour une meilleure vie, les petits garçons et petites filles restées parce qu’ils avaient ce qu’il faut dans leur ville, pourront tous se prendre par la main comme frères et sœurs. Je fais aujourd'hui un rêve !

Je rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés, tout éperon deviendra une plaine, tout mamelon une trouée, et la gloire du Seigneur sera révélée à tous les êtres faits de chair tout à la fois.

Telle est mon espérance. Telle est la foi que je remporterai dans le sud, là où femmes vous retournées, abattues mais pas vaincues.

Avec une telle foi nous serons capables de distinguer, dans les montagnes de désespoir, un caillou d'espérance. Avec une telle foi nous serons capables de transformer la cacophonie de notre monde discordant en une merveilleuse symphonie de fraternité.
Avec une telle foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d'aller en prison ensemble, de nous dresser ensemble pour la liberté, en sachant que nous serons libres un jour.

Aussi faites sonner la cloche de la liberté sur les prodigieux sommets du Kilimandjaro.

Faites la sonner sur les puissantes montagnes de l’Atlas maghrébin.
Faites la sonner sur les hauteurs du Mont Loura en Guinée.
Faites la sonner sur les neiges du Djurdjura Algérien.
Faites la sonner sur les collines ondulantes du Burundi.
Mais cela ne suffit pas.

Faites la sonner sur le Djebel Marra du Soudan.
Faites la sonner sur le Loma Mansa de Sierra Léone.
Faites la sonner sur chaque rocher et chaque dune de Mauritanie, faites la sonner au flanc de chaque montagne.

Quand nous ferons en sorte que la cloche de la liberté puisse sonner, quand nous la laisserons carillonner dans chaque village et chaque hameau, dans chaque pays d’Afrique et dans chaque cité, nous pourrons hâter la venue du jour où toutes les femmes pourront circuler librement d’un pays à l’autre, d’un continent à l’autre sans être la proie des hommes affamés de plaisirs et de cuisines traditionnelles ; où les femmes pourront choisir leur présent et leur avenir ; partir et revenir sans être bannies ou rejetées, parce qu’elles ont souhaiter leur part de liberté.

 

Elles ont fait un rêve. « They have a dream »

                                                                       Plagia, le 6/7/10, alors que beaucoup de femmes migrantes désirent rentrer chez elles, victimes d’une grossesse, victimes d’un amour maternelle qui n’abandonne pas ses enfants !                                                  Laurence

 

 



06/07/2010
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