Perles d'Afrique

Perles d'Afrique

L'enfant de Notre Dame d'Afrique...

Résurrection à Notre Dame d'Afrique

Au matin de Pâques  2011, huit jours après que le tombeau fut trouvé vide, Jésus vint trouver sa mère, Marie. Ce jour là était particulier et puisqu'Il en avait la possibilité, ce 30 avril là il ne voulait pas le manquer.

Il apparut donc à sa mère qui le reconnaitrait aussitôt dans sa joie de le savoir vivant, passé au travers de la mort cette fois encore. Chaque année elle accompagnait les humains dans la Passion pour les encourager dans la Résurrection. Chaque année sa mission semblait plus complexe, les doutes plus nombreux. Ils oubliaient  encore que le temps présent était celui du Salut. Il faut dire que le monde qu'ils construisent et détruisent tour à tour, peut effectivement laisser quelques doutes.

Jésus trouva sa mère au haut de la colline, tournée vers le Nord comme suppliant les faux puissants d'être un plus sages, plus aimants et plus justes simplement. Les pieds et le cœur sur cette terre d'Afrique, elle en connaissait et les richesses et les larmes. Elle voyait passer devant elle, dans cette mer jamais rassasiée, tant d'hommes et de femmes fuyant leur village et leurs racines. Les enfants se mettaient eux aussi en route, s'en était trop pour le cœur d'une mère.

Marie, dans sa Basilique, occupée à parler au cœur des humains ne vit pas son Fils qui la regardait et écoutait ses prières, ému d'y retrouver ses appels et ses espoirs à Lui, tout ce qui chaque jour le faisait revenir vers la Terre. Son œuvre peinait à s'accomplir, les enfants du Père ne se reconnaissaient pas encore comme frères, comme sœurs ; leurs yeux restaient aveuglés par les trop grandes lumières qu'ils inventaient pour ce regarder eux-mêmes.

Jésus ne voulut pas la déranger. Il aurait bien aimé pourtant se remémorer avec elle le temps où Joseph, que l'ont fêtera demain, les conduit en Egypte, cette terre d'Afrique déjà lieu de Salut. Cette terre d'Afrique qui accueillit Dieu et lui permit d'accomplir la prophétie ; terre de Prophètes ; terre bien-aimée ; Egypte tourmentée aujourd'hui encore, mais Egypte tournée vers la liberté. Oui, il prit conscience que c'était aussi pour cela qu'il était là. Alors il ferma les yeux et ne fit plus qu'un avec le peuple Egyptien.

Il sentit quelqu'un auprès de lui. De petite taille, de petit poids sans doute aussi. Sans avoir à ouvrir les yeux il reconnu l'un de ces enfants qui chaque jour s'assoie là sur le premier banc et en silence regarde Notre Dame, lala Mireim. Ce petit dut être surpris de trouver un adulte assis à sa place aujourd'hui. Les enfants sont les seuls à le voir se dit Jésus. L'enfant se plaça tout contre lui, sans doute pour lui signifier que cette place était la sienne et que c'est de là qu'Il voyait le mieux Marie, de là que sans doute, elle le voyait mieux!

Ce contact, ne gêna ni l'un ni l'autre, au contraire. Leur silence se mêlèrent et leur sourire. Et cela suffisait. Alors seulement Marie remarqua son fils. Il était si présent à tout instant qu'un surplus semblait difficile à concevoir. Pourtant ces deux corps sur le banc du premier rang dégageaient quelque chose de plus fort. Quelque chose qui attira son regard intérieur.

Et Marie se souvint que les humains avaient fait de ce jour sa fête en Afrique. On l'y appelait Notre Dame d'Afrique, un bien grand nom qui la faisait rougir. Heureusement, d'en bas cela ne se voyait pas. Son plus beau cadeau aujourd'hui elle le contemplait prés de son Fils. Il prenait en lui, dans sa Résurrection ce petit enfant d'Algérie, qui croyait en Dieu sans croire au Père ; qui accueillait son Fils dans la densité de son cœur, qui s'accueillait comme Fils aux pieds d'une mère.

                                                                                        Laurence , 30 avril 2011, Alger



30/04/2011
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