l'or du burkina
A qui profite l'or du Burkina ? |
« Je crois que le Burkina est en train d’entrer dans le cercle des pays producteurs d’or », a déclaré, Salif Kaboré le ministre burkinabè des Mines, des Carrières et de l’Énergie, au dans une interview accordé à « Le Pays », quotidien d'information burkinabè. Dans cet interview le ministre donne plusieurs informations intéressantes. Mais plusieurs questions restent en suspens.
A priori, c'est une bonne nouvelle pour le Burkina. Surtout si on met cela en perspective. D'après l'atlas du Burkina Faso (Éditions Jeune Afrique) de 2001 de 1996 à 1999 la production d'or au Burkina tournait autour de 1 tonne par an, et l'or valait beaucoup moins moins qu'aujourd'hui. Ces dernières années la production d'or est en croissance rapide : 5 tonnes en 2008, 11,6 tonnes en 2009, 25,6 tonnes en 2010, et donc 27 tonnes en 2011. Mais d'autres annoncent 33,7 tonnes pour cette même année 2011, et 40 tonnes en 2012. A cela il faut ajouter que la valeur de l'or à été multiplié par 3,5 depuis les années 2000-2004, et par 2 depuis 2008. C'est dire qu'en devise la progression est très forte. Si les sociétés minières ont versé à l’État 440 milliards de FCFA en 2010, on peut espérer 600 milliards en 2012. Il est intéressant de comparer ces chiffres aux montants des derniers budgets du Burkina. A savoir : 2009 : 919 milliards de FCFA / 2010 : 891 milliards de FCFA / 2011 : 1 002 milliards de FCFA. C'est dire qu'avec, en principe, si le prix de l'or se maintient assez haut, le gouvernement aura ne nouvelles possibilités dans les prochaines années. A qui va profiter cet or ? La question reste posée. On aurait pu penser que pour commencer (et pour éviter des catastrophes pour l'environnement) le réseau routier allait être le premier bénéficiaire, au moins pour les routes qu'empruntent les camions remplis de cyanure en provenance du Ghana. Or le 29 juillet dernier un camions de 40 tonnes de cyanure s'est renversé et a pollué le barrage de Djibo. Dans la presse burkinabè, on peut lire : « on le sait, le mauvais état du barrage de Djibo explique cette chute de l’un des camions qui transportait 40 000 tonnes de cyanure pour la mine d’or d’Inata. » Il y a quelques années quand le coton « se portait bien », le réseau des pistes rurales des régions cotonnières en a profité. Il est difficile de comprendre pourquoi l'argent de l'or ne profite pas au réseau routier qu'emprunte les camions de cyanure qui vont ravitailler les mines du Burkina pour les sécuriser.
Est-ce parce que les éleveurs n'ont pas manifesté (avec violences) à Ouagadougou que ces éleveurs n'ont pas encore été indemnisés ? L'or du Burkina fera-t-il le bonheurs des uns et le malheurs des autres ? Tout espoir n'est pas perdu. Le pire n'est jamais sûr ! |
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