ma dernière colère éthique...
Femme sur le terrain
L'homme a rêvé d'une vie meilleure, ailleurs
D'un pays où la vie serait plus paisible
Le travail plus abondant
Où élever les enfants serait plus facile
Il a pris la route, comme on prend son sac à dos
Vers l'aventure, plein de dynamisme
Et quelques centaines d'euros en poche
Vers l'horizon que d'autres ont décrit moins moche !
De chemin en chemin, de galère en galère
La solitude s'est installée et aussi la misère ;
Pourtant, il reste à réunir ceux qu'il aime
Faire venir femme et enfants dans cet enfer !
Quelques semaines de répit dans un taudis
Quelques jours de bonheur sous la pluie
Des sourires féminins et des rires enfantins
Une famille presque retrouvée, il faut repartir.
Car le travail au nord du continent se fait rare
Parcourir le sud pour quelques dinars ;
Elle, que l'on a pas encore vue doit sortir
Et chercher pour les gamins de quoi vivre
Tout manque quand l'homme est au loin
La sécurité, un sens à l'avenir et le pain
Elle doit lutter pour que chaque jour ait un matin
Lutter pour que les enfants n'y voient rien.
Que les danses et les cris ressemblent à la vie
Que les habits trop vite déchirés soient renouvelés
Que les assiettes se remplissent.
Mais elle, elle voit bien que les enfants maigrissent
Sa peine et sa colère se mêlent à sa joie
Les petits iront à l'école comme les autres enfants
Leur pays a perdu cette jeunesse en fuite
Un autre accueille ceux que la vie habite !
La voisine est plus à plaindre, son mari assassiné
Dont ces 4 enfants ne gardent qu'un souvenir ensanglanté
La guerre à ravit à leur jeunesse
Un espace d'innocence… pour un autre de peine.
Qui l'a attiré vers cette carcasse de maison
Que pluies et vents bientôt habiteront
Un mirage dépeint par une femme sans vergogne
Avide d'argent pour vivre à sa faim… ?
Un cousin éloigné pris dans un réseau de prostitution ?
Que va-t-elle devenir entre ces loups assoiffés
Un frère, une sœur, qui abîme son cœur
Revêtu de l'innocence et de la peur
Cette peur qui vous tiraille quand les bombes explosent
Quand les machettes font grincer leur fer
Quand il faut fuir vers d'autres frontières
Et que la consolation n'est que prière.
Quand quatre enfants restent en arrière
Et que le monde tombe en poussière
Que l'espérance commence à manquer
Et que les nuits se peuplent de cris.
Alors elle les a cru, car il fallait croire
Pour sortir de ce trou sans espoir
Rassembler les filles et le fils d'un père disparu
Rouvrir une page de leur histoire commune.
Elle est là, regard perdu dans le centre d'accueil
Les femmes se connaissent et s'interpellent
Très vite les enfants jouent avec leurs compères
Elle, elle sent bien que leur sort lui échappe
Pourtant elle espère car la femme longtemps se bat
Elle luttera pour eux en mémoire de leur père
En mémoire de ces projets d'avenir
Qui dans la vie, souvent change de route.
A vous femme de migrants
Maman sur les routes clandestines
Pour que vos luttent ne restent sous silence
Et que justice vous soit rendue.
14 sept09 Laurence, rencontres d' hier
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