Perles d'Afrique

Perles d'Afrique

ma dernière colère éthique...

Femme sur le terrain

 

L'homme a rêvé d'une vie meilleure, ailleurs

D'un pays où la vie serait plus paisible

Le travail plus abondant

Où élever les enfants serait plus facile

Il a pris la route, comme on prend son sac à dos

Vers l'aventure, plein de dynamisme

Et quelques centaines d'euros en poche

Vers l'horizon que d'autres ont décrit moins moche !

 

De chemin en chemin, de galère en galère

La solitude s'est installée et aussi la misère ;

Pourtant, il reste à réunir ceux qu'il aime

Faire venir femme et enfants dans cet enfer !

 

Quelques semaines de répit dans un taudis

Quelques jours de bonheur sous la pluie

Des sourires féminins et des rires enfantins

Une famille presque retrouvée, il faut repartir.

Car le travail au nord du continent se fait rare

Parcourir le sud pour quelques dinars ;

Elle, que l'on a pas encore vue doit sortir

Et chercher pour les gamins de quoi vivre

 

Tout manque quand l'homme est au loin

La sécurité, un  sens à l'avenir et le pain

Elle doit lutter pour que chaque jour ait un matin

Lutter pour que les enfants n'y voient rien.

 

Que les danses et les cris ressemblent à la vie

Que les habits trop vite déchirés soient renouvelés

Que les assiettes se remplissent.

Mais elle,  elle voit bien que les enfants maigrissent

Sa peine et sa colère se mêlent à sa joie

Les petits iront à l'école comme les autres enfants

Leur pays a perdu cette jeunesse en fuite

Un autre accueille ceux que la vie habite !

 

La voisine est plus à plaindre, son mari assassiné

Dont ces 4 enfants ne gardent qu'un souvenir ensanglanté

La guerre à ravit à leur jeunesse 

Un espace d'innocence… pour un autre de peine.

 

 

 

 

Qui l'a attiré vers cette carcasse de maison

Que pluies et vents bientôt habiteront

Un mirage dépeint par une femme sans vergogne

Avide d'argent pour vivre à sa faim… ?

Un cousin éloigné pris dans un réseau de prostitution ?

Que va-t-elle devenir entre ces loups assoiffés

Un frère, une sœur, qui abîme son cœur

Revêtu de l'innocence et de la peur

 

Cette peur qui vous tiraille quand les bombes explosent

Quand les machettes font grincer leur fer

Quand il faut fuir vers d'autres frontières

Et que la consolation n'est que prière.

Quand quatre enfants restent en arrière

Et que le monde tombe en poussière

Que l'espérance commence à manquer

Et que les nuits se peuplent de cris.

 

Alors elle les a cru, car il fallait croire

Pour sortir de ce trou sans espoir

Rassembler les filles et le fils d'un père disparu

Rouvrir une page de leur histoire commune.

 

Elle est là, regard perdu dans le centre d'accueil

Les femmes se connaissent et s'interpellent

Très vite les enfants jouent avec leurs compères

Elle, elle sent bien que leur sort lui échappe

Pourtant elle espère car la femme longtemps se bat

Elle luttera pour eux en mémoire de leur père

En mémoire de ces projets d'avenir

Qui dans la vie, souvent change de route.

 

A vous femme de migrants

Maman sur les routes  clandestines

Pour que vos luttent ne restent sous silence

Et que justice vous soit rendue.

 

 

14 sept09 Laurence, rencontres d' hier

 

 

 

 

 

 

 



14/09/2009
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