Perles d'Afrique

Perles d'Afrique

"Petit" mot de fin d'année! (Laurence)

6 Décembre 2020, Saint Nicolas

 

Cher/e/s ami/e/s, et membres de la famille, plus ou moins élargie,

 

Je me glisse à nouveau dans vos vies, désormais traditionnelle apparition de fin d’année.

Celle-ci restera dans nos mémoires. Déjà, 2020, cela ne semblait pas trop difficile à retenir…mais là, elle nous a joué le grand jeu, un rôle encore jamais interprété, un sal tour diront certains !

Une ruse pour s’emparer de nos vies ? Une fourberie digne de Scapin, « que diable sommes-nous venus faire dans cette galère » ? Insidieusement, elle s’est installée dans nos existences, ménageant une brèche où les grands sujets garants de l’avenir pouvaient s’insinuer. Qui sait, 2020 nous aidera peut-être à vivre mieux, posément, profitant pleinement de ces instants que nous laissions couler sans les voir : la couleur du ciel, la présence d’un parent, la saveur des saisons, la main d’un/e ami/e sur les chemins cabossés de la vie. Avouez que le temps ne manqua pas pour se remémorer ces essentiels !

Ceci dit, j’aimerai passer à autre chose, pas vous ?

Pourtant, pas sans en cueillir le meilleur, ni en refouler les douleurs, pas plus que d’en ignorer les bouleversements.

Aucun voyage à l’étranger pendant les douze mois passés. Pourtant, les projets se multipliaient dans mon agenda !

Avec Jean Français nous avons dû renoncé à notre retour sur les Monts de l’Assekrem, aux marches dans le désert (sur ces rochers foulés par Charles de Foucault), aux heures de méditations ébahies devant tant de beauté que le soleil habille d’or et d’ombres historiques. Partie remise ?

Pas d’Espagne non plus ! Annulé le voyage apprenant, à la rencontre des enfants mineurs isolés loin de leurs familles restées en Afrique ! Ces heures d’études et de réflexions à plusieurs voix et de multiples voies, se sont transformées en visioconférences transcontinentales ! Une belle expérience de créativité, de mobilisation en grand nombre, d’approche de technologies nouvelles : enregistrement, découpe de films, zoom sur l’essentiel.  Provoquer une collaboration sur des parcours douloureux, des trajectoires inattendues, relier le sud et le nord et apprendre les uns des autres ; virtuelle égalité qui prend chair en vérité !

 

Les voyages en écriture et en lecture ne pouvaient suffire à ma survie non plus. Mon bâton de pèlerin repris du service pendant l’été tout autour de l’hexagone. La France offerte telle une bouffée d’air en présentiel ! Les Alpes, la dune du Pilat et la côtes Bretonnes, dépaysement, exotisme d’ici !

Une parenthèse d’outre-mer et d’océan s’invita, entre le Maroc et le Brésil, dans notre village de Loire Atlantique. Mon frère apportait du dépaysement : temps de fous rires, de parties de ping-pong totalement débridées et masquées, et de jogging en décalage, coronavirus oblige !

 

Retrouver toute ma proche famille, là aussi du sud au nord, faisait du bien. La rencontre des cousins de Bretagne autour de savoureuses galettes effacèrent plus de vingt ans d’éloignement. Merci Gilou et Luc ! Bouba copilote endormi…Mais comme capitaine de sous-marin ou de bateau sur l’Erdre, tu es le meilleur ! Papa au repos au fond de la barque...

Les amies donnèrent leur part à mon bonheur déconfiné ! Escale à la Rochelle, à la Tranche sur mer, à Grand champ et découverte de Douarnenez ! Coup de cœur pour cette petite ville au bout de la terre, au coucher de soleil généreux, aux plages sauvages et au GR par-couru aux premières lueurs du jour, quand les jeunes dorment encore se privant de majestueux paysages !

Merci Nathalie (et toute la petite famille), Anne, Christine et Valérie ! Les autres, rendez-vous l’année prochaine…Vous avoir revue, même pour quelques minutes Marie Thérèse, et les sœurs de Sceaux et de Verrières, un autre cadeau ! Finalement, 2020 ménagea des surprises et de l’intensité !

Mention spéciale à l’autre frère, de marches, d’histoire, d’un proche passé commun en Algérie. Une halte, aussi courte soit-elle dans ton univers Jean François, c’est toujours redécouvrir le meilleur des moments de construction d’une fraternité dépassant les frontières. J’en entends encore les battements de cœur venant de déserts oubliés : celui des sahraouis, ceux des migrants en exil abandonnés ou refoulés, ceux des amitiés désaltérantes comme le peigne d’une oasis distribuant son eau à la palmeraie, ombre bienfaisante et vivifiante.

Nous essayons aussi de refaire le monde !

Avant la reprise du travail, une rentrée sous la menace d’une seconde vague, arrêt bienfaisant à Domrémy. Trop courte escale pour profiter du canoë sur la Meuse (elle-même trop chahutée par la vase des petits fonds), mais suffisante pour partager des moments familiaux sans besoin des liens du sang. Merci à vous, magicien, magiciennes des lieux ! Vous les transformez en havre de paix propice à la contemplation !

 

Une année pour des changements de carrières et voir des Etres chers poursuivre des aventures professionnelles qui ravivent leurs flammes ! Ma petite sœur relevant le défi d’une réorientation en osmose avec la nature (nous avons béni ce rêve accompli !) ; Et toi, amie-collègue, et plus que cela, plongée dans la recherche d’un monde en transition et d’une Humanité en abondance ! Ce « plus-que-cela » résistera-t-il à l’éloignement, ressurgira-t-il du confinement, assumera-t-il tant de projets en cours ?

 

L’année qui passe s’imprègne aussi de douleurs. La Covid n’épargne aucune famille, aucun entourage chéri. Elle a terrassé Marie me laissant de nos trente années de complicité spirituelle et fraternelle, des paysages d’Afrique et des visages d’enfants nouveau-nés. Monseigneur Teissier, sans la Covid, a rejoint Celui qui dut le partager toute sa vie, avec son autre paradis, l’Algérie ! Beaucoup s’en sont allés, seuls, lors du dernier voyage.

Les frontières fermées imposent l’incapacité de rejoindre dans la souffrance les amies qui se battent pour préserver un souffle de vie à leurs vieux parents. J’ai hâte de rejoindre Alger et de venir un peu, si peu, soulager votre peine et votre épuisement physique.

 

Je vous épargne les incendies en Australie, le Brexit qui n’arrive pas à se formaliser, le décès d’Albert Uderzo et de Gisèle Halima (j’en choisi deux au hasard !), les Attentats meurtriers, la chutes d’astéroïdes, la famine en Ethiopie et ailleurs, la chasse aux migrants dans nos rues, la folie des dirigeants de « grands pays », la résurrection de l’Empire du Milieu, les Jeux Olympiques reportés, le Tour de France à la fin de l’été et Roland Garos en automne, la réélection d’Alassane Traoré et l’échec de Donald Trump ! Ouf, une année bien remplie finalement !

Au-delà des centaines de milliers de morts que nous nous sommes mis à compter…tant de naissances aussi, quasi oubliées. Des images de soutien et d’entraide, des chants pleins d’humour et de sagesse, la notion de « monde d’après » à construire avec l’idée de partage, de protection, de fraternité, tout cela nous habite encore je l’espère. Et les témoignages d’enfants guéris grâce à la thérapie génique soulignée lors du téléthon. Cette même thérapie qui donne naissance à des vaccins qui ouvrent aussi une porte de sortie vers 2021. Vaccins longtemps attendus, qui s’entourent de peurs aujourd’hui. Je fais confiance pour ma part.

En 2020, une nouvelle fois, la boite de pandore semble s’être ouverte. Mais là, l’Espoir a réussi à s’en échapper, quittant sa prison d’éternité, de mythe et de légende ! Ne l’enfermons pas à nouveau, accrochons-le à 2021 !

 

Avec toute mon affection, je vous souhaite de belles fêtes de fin d’année.

Que 2021 réalise vos plus secrètes et fermes résolutions !

 

                                                                                                                                                             Laurence



19/12/2020
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