Karim Cornali (1979-) – Partenaire d’AFROpoésie – FRANCE
Les voyez-vous
Tous les jours dans la rue
Ces petits oiseaux qui vont pieds nus
Loin de leur nid
Pour vous demander une aumône
.
Les entendez-vous
Ces jolis enfants
Privés d’enfance et de leurs parents
Et de la douceur du passant flânant
Ils vous demandent toujours la même chose
Un petit peu d’argent
.
Ils vont
Ils viennent
Trébuchent sur les chemins
Où leurs plaies saignent
Jouent ensemble comme des frères de sang
.
Si vous prenez le temps de les saluer
Et peut-être d’échanger quelques mots
Vous les voyez rayonner
Curieux d’apprendre de vous
Heureux de vivre
.
Imaginez un instant votre propre enfant
Errer dans les rues
La main tendue
Le regard perdu dans l’espace vide
D’une boite de conserve
Et vous verrez tous ces enfants perdus
Aux mille et une plumes déchues
Comme des fils à aimer
.
Imaginez votre enfant
Pieds nus dans les ordures
Dans la boue de l’hivernage
Ou à moitié nu dans le froid de décembre
Avec au bord des yeux une paire d’ailes brisées
Le regard pur
Privé d’azur
.
Concevez-vous qu’ils puissent grandir à l’ombre
D’une parole divine
Sans la présence lumineuse de parents aimants ?
Quelle saveur peut avoir une parole descendue du Ciel
Sans le timbre parfumé de parents attendris
Sans les baisers doux, les rires
D’un papa et d’une maman ?
.
Comment pourraient-ils dormir du sommeil profond
De tous ceux bercés par la courbe des yeux
De celle qui les a portés ?
Quel sens pourrait avoir leur vie
Sans le doigt d’un papa qui leur pointe l’horizon :
« Je t’accompagne au plus loin, mon fils chéri ! »
Sans le bras fort d’un papa qui les porte au ciel
Au plus haut
Sur ses épaules azurées ?
Le 10 janvier 2017 à Saly