veille de l'aïd, Saha aïdkum
Les bergers de la ville…
Ils n’ont pas de grands espaces, juste quelques garages où attendent le dernier jour quelques moutons au regard triste. D’autres s’élancent dans les ruelles de la colline de Bologhine, entourant le petit troupeau de bêtes étonnés de ne trouver aucune herbe dans ce pâturage gris.
Ils sont là bergers de quelques jours. Gardiens d’odeurs qui sont seules à pouvoir se sauver. L’animal est bien cerné de murs ! Ils attendent et prennent soin avec respect des moutons du sacrifice. C’est tout sauf un jeu. Il y a de la beauté dans les gestes, de la grandeur dans les regards attentifs et protecteurs. Responsable.
Les loups de ces montagnes de la Capitale grondent et fument sur leurs quatre roues. Peut-être aussi ressemblent-ils aux petits d’humain qui jouent comme avec des jouets là où l’heure est grave. Pas de bêlement en attendant l’heure H ! La voix serait-elle restée dans les vallées d’où ils ont été arrachés ?
Le berger a pris soin d’entourer le cou, bientôt ouvert, d’un tube protecteur afin que la corde ne le blesse. Il les promène dans les rues pour leur changer les idées, leur faire un peu oublier pourquoi ils sont venus dans la grande ville blanche, bientôt tacheté de rouge.
Je voulais rendre hommage à ces jeunes Bergers de quelques jours qui ne changent pas d’attitude, toujours adossés au mur attendant que passe le temps.
5/11/11 , veille de l’aïd el adha
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